Clap de fin pour le Congrès du Motonautisme !

Jet-ski et écoresponsabilité, le défi des professionnels du motonautisme

Romain Triqueneaux, l’un des dirigeants du Centre de formation aux métiers du sport et des loisirs, a coorganisé à Royan le Congrès national des professionnels du motonautisme. La question environnementale y a toute sa place

Que faire pour changer l’image de la pratique du jet-ski liée pour certains aux incivilités, aux nuisances sonores et à la pollution ?

C’est en partie une des questions qui a agité le Congrès national des professionnels du motonautisme organisé en fin de semaine dernière au Palais des congrès de Royan par la Fédération française de motonautisme, par le Centre de formation aux métiers du sport et des loisirs (FISL) – qui forme des encadrants aux sorties en mer à Saint-Georges-de-Didonne -, et le syndicat Active-FNEAPL (Fédération nationale des entreprises des activités physiques de loisirs).

Chartes de bonne conduite
Romain Triqueneaux, qui dirige le centre de formation saint-georgeais avec sa femme Carole, connaît bien la question. Le sujet est d’autant plus sensible que les sorties en jet-ski constituent l’une des premières activités touristiques en été.

Exemple en Pays royannais qui compte cinq bases de jet-ski entre La Tremblade et Saint-Georges-de-Didonne. « La Communauté d’agglomération Royan Atlantique a mené une étude sur le territoire, l’an dernier, qui montre qu’on est avec le surf l’activité préférée des touristes.

C’est quelque chose qu’on peut partager en famille à partir de 16 ans en toute sécurité. C’est une façon de découvrir la côte autrement depuis la mer », indique l’intéressé qui est justement chargé de former les encadrants de ces sorties.

« Nous sensibilisons fortement les futurs moniteurs aux problèmes de la biodiversité »

Pour lui, le problème ne vient pas des professionnels mais souvent des particuliers difficilement contrôlables. « De notre côté, nous sensibilisons fortement les futurs moniteurs aux problèmes de la biodiversité et nous rappelons quelles sont nos obligations. Notre pratique s’écoresponsabilise. Des chartes de bonne conduite ont par exemple été fixées et les règles des sorties en mer renforcées », insiste Romain Triqueneaux. Pour limiter la pratique du jet-ski est l’une des activités préférées des touristes. XAVIER LÉOTY / SO le bruit, notamment, les sorties doivent dorénavant s’effectuer à 700 mètres des côtes et non plus à 500 mètres.

La mode de l’e-foil
« Nous essayons de compenser notre bilan carbone en participant à la plantation d’arbres via des dons au fonds de dotation Plantons pour l’avenir. Le bilan carbone d’un jet est d’environ 9 tonnes de CO2. Je rappelle par exemple qu’aux 24 heures du Mans on est à 36 000 tonnes et au Tour de France à 216388 tonnes.»

Des jets électriques commencent à arriver sur le marché mais leur prix est pour l’instant un obstacle à la vente. La pratique de l’e-foil, une planche de surf équipée d’un moteur électrique, est quant à elle en plein développement. « Notre diplôme BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) dans les disciplines associées intègre d’ailleurs les planches nautiques à moteur », précise Romain Triqueneaux qui forme des moniteurs en motonautisme venus de toute la France et des territoires d’outre-mer. Face à une forte demande d’encadrement, beaucoup de monde décide de s’orienter vers ce métier « passion» qui ne connaît pas la crise.

SUD OUEST édition du Mardi 8 avril 2025
Stéphane Durand
s.durand@sudouest.fr